JOE BONAMASSA - NOW SERVING : ROYAL TEA LIVE FROM THE RYMAN (2021)


Encore un enregistrement en public du guitariste bionique, capté au Ryman Auditorium de Nashville.

Cette fois, pas question de blues. Heureusement, Joe Bonamassa ne restituant pas cette musique de manière satisfaisante malgré tout son bagage technique. Pas d’envolées acoustiques non plus. Et c’est bien dommage car c’est surtout dans le folk qu’il laisse entrevoir son talent personnel avec son joli brin de voix et sa guitare sèche.

Là, il tape un peu au hasard en mélangeant les styles et peut dérouter l’auditeur à force de vouloir être consensuel à tout prix.

Bon, on va encore me dire que j’ai une dent contre lui (et même un dentier complet). Eh bien non, je n’ai rien contre Joe Bonamassa. Je lui souhaite le meilleur (il l’a sans doute déjà) et une longue vie (qu’il aura peut-être). Pour le reste, j’ai deux oreilles et je leur fais encore confiance. Et je suis désolé, mais ce concert n’est pas terrible.

L’ambiance générale de ce show dégage surtout une sorte de blues-rock hybride et chromé au rythme épais (« Royal tea », « Lookout man ») ou rapide (« I didn’t think she would do it ») saupoudré de chœurs pop. Le tout est survolé par une guitare assez heavy qui se voudrait méchante (mais qui ne fait pas bien peur au final) et qui se marie assez mal avec la grandiloquence de certains arrangements parfois dignes d’une symphonie rock des années 70.

La reprise poussive de « Craddle rock » ne supplantera certainement pas la version du regretté Rory Gallagher.

Un peu de swing sort l’ensemble de l’ennui (« Lonely boy », « Walk in my shadow »). Mais ça s’arrange surtout avec le slow « Why does it take so long to say goodbye » et son long solo durant lequel l’émotion prend le pas sur la technique. Quand il le veut, Joe Bonamassa peut sortir des notes bien senties sans trop en rajouter (vous voyez que je reste objectif). Il faudrait que ce soit tout le temps comme ça.

Ce live s’adresse donc plutôt aux fans inconditionnels de Mister Bonamassa ainsi qu’aux gentils amateurs de musique qui rechercheraient le frisson au son d’une guitare des beaux quartiers.

Les rockers irréductibles et les dingues de blues s’en iront réécouter Johnny Winter!

Olivier Aubry